Maintenant que j'ai l'âge de ma grand-mère
L’HISTOIRE
Un espace vide, une chaise et un sac
Nous sommes dans une salle d’attente d’hôpital devant une porte. Mary attend les résultats d’un examen important. Dans ce moment étrange où se mêlent attente et peur, Mary va basculer vers le rêve pour se confronter à son histoire. C’est à travers Plouk (son clown) qu’elle et nous, entrons dans son monde. L’histoire va se dérouler comme une pelote de laine, avec ses noeuds, ses joies, son aller-retour entre passé, présent et futur. Nous vivons avec Plouk son avancée et son cheminement pour donner à voir et à entendre l’histoire de Mary. Sa traversée et voyage en tant que : Mère courage, femme artiste, étrangère...
Le dossier de présentation
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NOTE D’INTENTION DE MARY
A 70 ans revenir au clown, mon premier amour. Je regarde en arrière.Je vois une petite fille à la lisière dans la pauvreté de l’après guerre.Je vois une anglo-irlandaise à la recherche de ses racines.Arrivée en France elle va se retrouver étrangère.Devenue comédienne elle rejette les paillettes, Un grand amour la transportera pour vivre la venue d’un enfant démuni.Et toujours un désir d’authenticité.Je vois des héritages d’amour, et le désir de les transmettre.L’audace nécessaire pour vivre pleinement, le chemin de fragilité et de force qui m’a amené vers moi-même.Et la conviction que même si le monde va mal ça ira quand même.Ce n’est pas fini…
Il s'agit d'une traversée de vie, celle de Mary racontée par son clown, Plouk.
"Revenir au clown, mon premier amour. Je mets le nez rouge et retrouve l'enfant
qui a grandi en moi du nom de Plouk. J'ai souvent porté les mots des autres :
Etty Hillesum, la Bible, Shakespeare. Cette fois-ci, ce sont mes propres mots
que j'offre aux spectateurs. Et la conviction que même si le monde va mal ça ira quand même. Ce n’est pas fini..."
DISTRIBUTION
ECRITURE : Mary Vienot, Benoît Postic et Leonor Canales
MISE EN SCENE : Benoît Postic et Leonor Canales
COMEDIENNE : Mary Vienot
MUSIQUE : Emmanuel Tremblay
CREATION SONORE : Gandalf Goudard
CREATION LUMIERE ET REGIE : Michel Vienot
DESSINS : Mireille D’Allancé
GRAPHISME : Zélie Vicier
REACTIONS DANS LE LIVRE D’OR
« Très beau spectacle qui dit des choses tellement profondes et vraies !
Spectacle qui fait rire et pleurer mais qui nous conduit sur un chemin de vie et d’espérance. »
« Une heure délicieuse, remplie de sens et d’essentiel.
Merci pour ce bon moment qui nous questionne et nous fait réféchir. »
« Merci pour cette prestation pleine d’émotions,de sentiments et qui révèle to cœur de petite fille,de mère et de grand-mère. Tu fais revivre bien des sentiments qui nous ont marqué dans la vie. Je viens de retrouver mon mari en EHPAD après 1 an de séparation et ça m’a bouleversée, il a tellement changé. Merci de me découvrir une autre façon de le voir. »
« Ce spectacle m’a rempli de joie et me donne envie de continuer. »
- Quelle belle ode à la vie !! Chacun devrait en faire autant une fois venus ses 70 ans. Dire ainsi merci à sa vie, raconter à ceux qui n'ont pas encore l'âge combien c'est étonnant d'avoir 70ans quand l'âme n'a pas d'âge...a tous les âges en fait. Je reste toujours bouleversée de la beauté d'un être humain et de voir le théâtre au service de notre humanité.
PUBLIC
Nous pouvons vous le proposer en salle, à domicile, en prison, en EHPAD, à l'hôpital.
FICHE TECHNIQUE
Durée : une heure
Public : Tout public à partir de 8 ans.
Espace de jeu : 3m x 4m sur plateau si possible en fonction du nombre de spectateurs
Décor : une chaise
Occultation de la salle préférable
Nous amenons matériel son et lumière
Maintenant que j'ai l'âge de ma grand-mère - historique
Un spectacle de clown en cours de création qui sortira en 2021 joué par Mary Vienot (Cie Le Puits)/Mise en Scène & dramaturgie de Leonor Canales (Cie A Petits Pas)
Une connivence et une amitié entre ces deux anciennes élèves de Jacques Lecoq, leur ont donné l'envie de travailler ensemble. Entre tâtonnements, rires, promenades, elles écrivent.
Voilà ici quelques traces de leurs conversations :
"Je vois la vie comme un voyage du petit enfant fragile à la vieille femme fragile.
Je n’ai pas peur de cette fragilité. Je la connais.
Elle est comme une porte pour entrer dedans au chaud." Mary
"Plus j’avance en âge, plus je vieillis, plus je me vois comme une peinture de Julio Romero de torres. Je vois toute l’hispanité en moi, sure de moi, traversant le regard, le miroir, même tâché par la vie affirment ma présence. J’aime me voir dans cette image de moi, elle se détâche de moi-même et est devenu la force d’être.
Ici, près de Mary il est question de ça : être, regarder, capter le plus petit détail – même si ça fait tâche.
Alice est là, Mary l’avait joué avec son père quand elle avait 4 ans. Moi je me regarde dans cette glace, nous nous regardons et nous savons qu’il faut le traverser le miroir…" Leonor
"Mary vient de chanter sa chanson….
Je sais qu’elle est heureuse. Je me suis apprçché de la scène, assise par terre comme une petite fille pour pouvoir l’écouter de près.
J’observe ses mouvements, ses clignements des « ciels ».
Elle cherche a ne pas faire, tout simplement, toucher des bout des lèvres la mélodie. C’est doux. C’est délicat.
Dans sa robe verte aux petites fleurs, elle se laisse dévoiler.
Derrière elle sa fille, Myriam, la suit du regard et de l’accordéon.
Sous l’arbre les mots, même si pas compris, nous emportent ailleurs : à son pays, dans sa fratrie, en Irlande !Elle passe à côté de moi, on se regarde : c’est juste !" Leonor
"On va où ?
La route devant moi, devant nous, semble vide mais avance d’une détermination vers là-bas. Je vois des arbres, es collines, des montagnes et le ciel vient toucher les montagnes en promesses du soir, des orages peut-être, mais ça donne envie d’y aller." Mary
"Où ça nous emmene cette route ?
Quels sont les paysages que nous allons découvrir ?
Mary et moi nous avançons ensemble !
Nous écrivons ensemble…
On dirait deux jeunes adolescentes en quête : Nous marchons pieds nus !
La route est longue mais nous n’avons pas peur !
Le ciel nous regarde ?" Leonor
"Qui se cache en dessous ?
Miss Bords de Marne, Charlot, les plus grandes dompteuse du monde des léopards, une chanteuse de Music Hall. Trois dimensions en une, trois couches, trois visages. La Trinité de Mary ?
Il y a quelqu’un qui a dit « C’est par les pieds que naît le personnage. »
Dans cet image les pieds se posent là, s’ancrent dans la terre, en ouverture. Ils sont énormes et forts. Prêts à parcourir le monde… Je suis une Nomade. Les jambes sont fines et espiègles comme une ? Puis la robe est soulevée comme un voile de ciel, timide et fragile…. Elle entre sans ??? ! Petit détail, l’anneau d’or dans la main gauche de Mary !" Leonor
"Bottes noires pour marcher, pour traverser le « bog ». Pourtant des petites fleurs à l’intérieur…
Attitude franche. Je suis là !
Mais … il y a autre chose. Je ne suis pas que ça !
Regardez ! En dessous de ma robe longue, bleue, plate, des jambes en léopard. Un désir de surprise, de dire : « Mais non, vous n’avez pas tout vu ! »
En dessous de mon uniforme d’écolière il y a un léopard prêt à bondir. Pratique et exotique à la fois." Mary
"Quarante ans !
De nos jours nous regardons vers le début, le déroulement, l’explosion, le consentement, la construction, les folies, les furies, les fruits et leur fruits…
De nos jours…
Nos chemises fleuries disent long sur ce bonheur intérieur. L’éclat y est toujours.
Nos cheveux gris, blancs disent long sur tout ce qui a été vécu pour y arriver." Mary
"Elle et lui ! Lui et elle ! Petites fleurs sur elle ! Fleurs des îles sur lui !
Au centre : leur monde et c’est là que je comprends que pour faire un monde il faut être deux. Disons que c’est pas plus simple, mais plus amusant.
Il me porte, il m’accompagne, on porte le poids à deux. Porter le poids du monde à deux, quand un est fatigué, l’autre prend le relais ! M et M sont là, lui il vient de découvrir l’esquisse de ses traits enfantins sur ce bout de papier. C’est toute leur vie qui se dessine devant leurs yeux.Faites aussi de petites et grandes victoires mais aussi de douleur, de larmes, . Il faut de l’eau pour faire naviguer le bateau !
Silence, et si on recommence à nouveau. ? mon amour." Leonor
"Concentration ! Mettre de m’ordre. Se plonger dans les petits carrés de papier. Dans les pages à couleurs : jaune, orange, rouge, vert.
Rebrousser chemin pour jeter un coup d’œil o tout ce que nous avons déjà fait emerger du Puits. L’affiche sur le papier (ça c’était à la dernière résidence) commencer à écrire, se mettre à table et ? Il y a toujours cette mise en abyme juste avant le plongeon, juste avant de se mettre à nager. Où ? Comment ? Par quoi commencer ?
Nous avonsbesoin de temps pour ranger les traces, mettre de l’ordre dans l’écriture. Bouger l’espace, l’ouvrir, écrire à deux sur nos images. Qui sont maintenant du vécu partagé. M de Mary sourit, je sais qu’elle n’a pas peur. On peut y aller…" Leonor
"Petit à petit, pages colorées s’écrivent, un patchwork se monte, un travail d’artisan, on essaie, on écrit, on enlève, on trouve des liens, on construit, on cherche, on se fatigue, on cherche l’articulation, on câle, on fait des bonds en avant et des bonds en arrière, on sculpte, on coupe, on réaffirme, une forme se lève la tête. " Mary
"Ils se rejoignent. Ils sont un : ciel et montagne. Montagne et ciel. Inséparables.
La montagne est solide, immuable, le ciel l’abrite. Les nuages passent comme tout dans la vie. Ca passe.
L’avoir la force tranquille de tes collines. Avoir l’étendu bleu ciel comme horizon. Avoir les nuages comme des petits chevaux qui trottent, cherchent et ils sont toujours en mouvement…
La beauté de la nature ! La sagesse de terre…. " Leonor
"Une crête, une forêt, le ciel, des nuages, tout vient nous offrer le souffle du vivant pour nous donner ce qu’on a besoin – de l’ombre, de la chaleur, de la beauté, des choses solides et des choses légères, de la pureté, de l’air, du vent, ..." Mary
Septembre 2018
LA TABLE
La table!
La table de travail!
Daniel Lemahieu disait : « On trouve toujours une excuse pour ne pas se mettre à la table de travail »
Hier, journée difficile, sensation d’être embourbées, jusqu’au cou de la boue, nous étions dans le « bog » et nous croyions avoir une « bogue ».
Jusqu’au cou dans notre trop! Quoi choisir? Par où commencer? Qui parle? A qui parler? ça se passe où? Décor pas Décor? Jeune public tout public?
Entre nous: ça va ça viens, ça cherche, ça tricote, ça se perd, ça revient! Ca fait mal mais nous savons que nous devons passer par là: traverser le brouillard!
Fin d’après midi nous sortons faire une promenade, le vent est puissant, Mary s’étonne de ne pas voir presque personne dans les rues:
« On dirait des figurines sur un décor ». Mary achete de la crème d’amande:
« Comme ça tes filles se rappelleront de moi ». Arrêt sur un banc face à un grand arbre, nous parlons de liberté, de Damien Ricour, de nos histoires de théâtre, et petit à petit un éclaircis s’ouvre.
Sans qu’on se rend compte nous avons trouvé!
Nous rentrons à la maison, de la table nous passons à l’espace vide (cela nous rappelle un compatriote de Mary: Peter Brook).
Mary s’assoit, me regarde, se laisse regarder. Elle me fait peur, elle qui d’habitude est si douce pose son corps et sa présence. N’attends rien, ne joue rien d’autre que cet état d’être là: ici et maintenant.
Menhir
Mary
Je m’appelle…Harbour Vienot
J’ai 70 ans.
Leonor
Notre façon de travailler si visuelle. Nous dessinons des patates et chaque patate porte une partie de l'ensemble, écriture, équipe, partenaires, dossier, communication, planning...
Et au milieu notre titre "Maintenant que j'ai l'âge de ma grand'mère" qui nous plaît, et une photo prometteur. C'est un beau sac de patates de toutes les formes qui se dessine. Elles vont s'affiner avec le temps, du travail sur la planche, répétition, écriture, lien...
Mary est enceinte! L'accouchement est prévu dans à peu près 8 mois!
Mary
MAISON LEONOR
Travailler à la maison avec Mary Harbour Vienot, dans ce nouvel espace qui accueille nos vies: Louison Luz Leonor.
Page Blanche, nouveau départ? En tout cas c’est ici que nous continuons notre travail de défrichage, décorticage. Ici dans ma maison.
Sur l’étagère Virginia Wolf nous regarde: « Une chambre à soi » livre chevet dans mon apprentissage vers mon autonomie:
Avoir un lieu à soi pour travailler; seule ou à partager! Mais un lieu à soi, où on puisse se sentir en sécurité.
En écrivant ces mots je me rends compte combien le fait que nous soyons ici, c’est juste pour moi!
Mary, elle de son côte commence le spectacle par : Je m’appelle…
Ma maison va surement me permettre de dire, affirmer moi aussi, mon : Je m’appelle…
Maintenant que j’ai un espace à Soi!
Leonor
Septembre chez Leonor à Brest.
Nouvel appartement, de l'espace, de la lumière, quelques cartons et déjà des fleurs, des livres, un coin de salon, des photos qui comptent, et Leonor qui regarde encore dans le miroir, en attente, prête, entre Virginia Wolf, francis Bacon et des fleurs. Qu'est-ce qui naîtra de cet îlot des deux jours pris au bord de la mer au milieu de deux vies pleines? De beaux pâtés de sable?
Mary